J'arrive à peine dans cette école, je n'y connais rien. Je déambule dans les couloirs, perdu, je ne sais pas où je suis censé aller, ni où se trouve ma salle de classe. Je ne sais même pas si j'ai un casier où entreposer mes affaires. En continuant d'avancer un pas devant l'autre, je finis par croiser un professeur. Celui-ci trouve étrange que je n'ai eu aucune indication. Il me fait faire un peu le tour de l'école, je dis "un peu" puisque je ne vois que des corridors à perte de vue. Le professeur finit par interpeller un autre élève dans le corridor.

- "Kida ! Viens ici."

Kida ? Je tourne la tête vers lui, j'allais presque dire que je suis déjà là, mais je m'arrête au dernier moment. Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour ce genre de mauvaise plaisanterie, surtout que ce n'est pas le genre qui fait rire. Autant ne pas me faire passer pour un imbécile dès le départ. Je vais vers ce jeune homme et je lui tends ma main pour le saluer.

- Salut Kida. Moi c'est...

À peine ai-je voulu me présenter à mon tour que le prof me coupe la parole à nouveau. Ça aurait pu être marrant aussi un "Salut Kida, moi c'est Kida !" Le prof au contraire, le présente autrement, d'une façon plutôt banale, cette école ne semble pas connaître le sens de l'humour. Il me présente plutôt de cette fâçon.

- Ce garçon s'appelle Kida, il est nouveau donc il ne connaît pas grand chose. Ce serait gentil de ta part de pouvoir l'aider à s'intégrer, au moins lui montrer où est sa chambre et comment ça fonctionne ici. Ce serait gentil de ta part.

Le prof nous salua d'un signe de la main avant de partir d'un pas pressant, probablement un truc urgent à faire, ça me semble évident. Je regarde cet autre garçon avec le même prénom que le mien. Je ne sais d'un coup pas trop quoi dire. Précédemment j'aurais pu lui dire que je suis nouveau, que j'aimerais bien en savoir un peu plus sur cet endroit, malheureusement le prof avait tout dit. Quel mal aise.. Tout ce que j'arrive à dire c'est un autre "Salut"

Je regarde le professeur déjà assez loin avant de jeter un oeil sur la main que me présente cette autre personne qui a emprunté mon prénom. Je la lui serre donc pour le saluer, secouant sa main avec douceur avant de la lâcher. J'hausse ensuite un sourcil dès l'instant où il a choisi de m'appeler "petit monstre." Je me demande dès lors ce qu'est pour lui ce titre. Un surnom affectueux, une insulte, le nom qu'il donne à tout les nouveaux ? La curiosité m'emporte. Moi qui n'est pas d'un naturelle patient, je ne peux pas vraiment me retenir de le lui demander, heureusement ce n'est qu'une question anodine.

- "petit monstre" ? Non moi c'est Kida, juste Kida. Pourquoi "petit monstre" ?

J'entreprit tout de même de le suivre. Je le détailla tout de même du regard, il semblait être exténué dans tout les sens. Aussi bien physiquement que mentalement. Je me demande bien pourquoi. Trop de sport peut-être ? Trop d'étude ? S'il n'a pas d'ami ce doit rajouter au poids de la fatigue et de l'ennuie. Je sais bien que cette école abrite quelques.. créature ? Je n'en ai pas vu pour le moment, du moins je crois. Peut-être que ces créatures n'aiment pas les humain, d'où la raison de sa solitude, enfin.. Je m'avance peut-être un peu. Il s'agit peut-être d'un... loup-garou ? ou un vampire ? Les créatures sont loin d'être ce que je connais. Je devrais peut-être me documenter sur le sujet je pense. Au plaisir de connaître l'emplacement de la bibliothèque. À force de le regarder, je me demande bien à quoi est du sa fatigue. Par curiosité, mais aussi par politesse que je m'apprête à poser la question.

- Au fait, tu vas bien ? Tu n'as pas l'air très en forme.

Par la même occasion, j'ose espérer que ça nous permettra de développer un peu un sujet de conversation. Sauf bien sur s'il commence ça phrase par un mensonge, c'est à dire "non" alors que je vois très bien qu'il est épuisé. Dans le pire des cas, je trouverais bien autre chose de quoi parler. Je n'aime pas spécialement le silence. Lorsque je suis avec quelqu'un, j'aime bien parler pour faire connaissance ou pour s'amuser un peu. Parfois j'oubli un peu d'être prévenant, ou encore de savoir me mêler de mes affaires. J'espère ne pas l'importuner non plus, surtout qu'il est censé me montrer un peu cet établissement. Je traine avec moi mes affaires, à force d'user de mes muscles, ceux-ci commencent à s'affaiblir. Vivement qu'on arrive à ma chambre, mon casier ou n'importe quoi d'autre que je puisse poser le tout. ouf...

Je le regarda attentivement, écoutant ses mots et ses paroles. Lorsqu'il me dit que son surnom n'était qu'affectif, j'en ai été plus ou moins satisfait. À première vu, il m'avait plutôt l'air gentil et amical, et apparemment serviable puisqu'il avait accepté de m'aider à m'y retrouver dans cette endroit inconnu. Et même si ça avait été une demande du professeur, il avait accepté sans rechigner. Je n'en fut pas déçu, je crois bien que je commençais à l'apprécier. Lorsqu'on ne connais personne dans un endroit, on a tendance à vouloir se rapprocher du premier qui nous tend la main, en tout cas c'est le pour moi. Je le suivais en lui portant une attention particulière avant de me rendre compte que je devrais mémoriser le trajet si je veux pouvoir retrouver mon chemin, ce que je me mis à faire sans savoir pour autant le chemin que j'avais pris pour en arriver là. Un peu trop tard pour mémoriser, cela dit...

Je me demandais bien la raison pour laquelle il avait l'air si fatigué, heureusement ma curiosité fut assouvit dès qu'il répondit à ma question. Une mauvaise nuit, disait-il, une mauvaise matinée également. C'était du à quoi ? Je préférais ne pas pousser ma curiosité trop à bout. Peut-être qu'il prendrait mal le fait que je me montre un peu trop curieux, je décidais donc de rester prévenant pour l'instant. Je tirais toujours avec difficulté les quelques valises que je trainais avec moi, mes bras affaiblit à fur et à mesure de les tenir. Qu'est-ce qui m'avait pris aussi d'autant les remplir ? Je soupira longuement avant de lui lancer un regard interrogateur lorsqu'il me proposa de porter mes affaires. Pourquoi ça ? Je ne me posais pas trop la question en fait. Il voulait être serviable, plus qu'il ne l'était déjà, je n'y voyais aucune objection, mes muscles épuisés non plus. Je lui fit un petit sourire de gratitude avant de lui répondre.

-  Merci, c'est gentil. Tu peux prendre celle là ? C'est la plus lourde.

Je lui tendis donc la plus grosse, en cuire brun, avec une ganse qui s'étirait à presque deux fois sa taille tant elle devait supporter un poids lourd. J'usais de mes deux mains pour la soulever vers lui. D'un coup je me sentais un peu mal à l'aise. Était-ce vraiment bien de lui donner la plus lourde ? C'était évidemment elle qui me faisait le plus mal au bras, mais l'obliger à la porter alors qu'il avait l'air déjà épuisé... Je finis pas ne plus savoir quoi faire en fait. Tenant toujours ma valise vers lui, je le fixais un peu hésitant.

- Si ça te convient mieux, tu peux prendre la moins lourde.

Je rabaissa mon bras, ou plutôt.. il le fit lui-même. J'avais déjà peine à le tirer avec moi, plus encore à le lever et à le maintenir en l'air. Si j'avais su qu'il n'était pas humain, qu'il était plus fort qu'un humain et que cette valise n'était pas plus lourde que l'autre petite que j'Avais, je n'aurais jamais hésité à la lui confier, ou peut-être... J'aurais probablement hésiter à lui confier mes affaires. Je ne connais pas les démons, j'ignore s'ils sont bon ou pas. D'après les livres et les films, ils le sont que très rarement...